Confucianisme, Taoïsme et Bouddhisme

La Chine n'est pas un pays de religion mais de doctrines. La " religion populaire " fut formée sur les bases de trois doctrines : le confucianisme qui dicte le comportement quotidien, le taoïsme les purifications et le bouddhisme les rituels. Non content d'être à la base de la philosophie et la religion en Chine, ces trois doctrines ont également influencé les coutumes et traditions du peuple chinois.

Toute la société chinoise est basée sur des principes issus du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme. Ces trois courants de pensée ont influencé la culture et la vie des Chinois depuis plus d'un millénaire et se sont même propagés au sein des pays limitrophes. Cela a donné lieu à un mélange de philosophie et de religion dont les frontières ne sont pas très nettes.

Aujourd'hui, une petite phrase définie assez bien la situation de ces trois doctrines en Chine : Le confucianisme est un magasin de riz (pour la vie de tous les jours), le taoïsme est une pharmacie (pour les maux du corps) et le bouddhisme est un magasin de luxe (pour devenir riche).

Confucianisme

Confucius, grand penseur et philosophe chinois qui vécu au VI-Vème siècles avant J.-C., est à l'origine des principales idées gouvernant la vie des chinois. A son époque, bien qu'il ait enseigné sa pensée à plus de 3 000 élèves, il n'était pas reconnu et mourut quelque peu dans l'anonymat. Il ouvrit les portes de son enseignement à tout jeune apprenti quelle que soit son origine ou son rang social. Il est donc souvent surnommé le professeur de tous les étudiants.
N'ayant rien écrit de lui-même, ce sont ses élèves qui reprirent ses propos dans le livre Entretiens de Confucius et bien d'autres écrits.

Confucius se base sur les principes de la bienveillance (ou humanité), « ren », de la gouvernance de soi par le « li », de la vertu, « yi », et de l'harmonie pour dicter les règles de conduite dans la société. La clé de sa pensée est donc d'aimer son prochain, d'être en harmonie avec le monde qui nous entoure (de par l'observation de rites religieux gouvernementaux et familiaux et son comportement au sein d'un groupe) et de réfléchir avant d'agir pour trouver le meilleur moyen d'aborder la situation. Tout cela se fait bien sûr dans l'espoir de trouver une société idéale. Mais, jusqu'à aujourd'hui, cette société harmonieuse n'a encore jamais été atteinte.
Cinq liens moraux régissent ainsi la vie courante : les relations parent-enfant, maître-sujet, frère-frère, mari-femme et ami-ami. Le premier membre doit prendre soin de l'autre qui en retour doit le respecter et lui obéir. Ainsi, l'empereur doit veiller sur ses sujets qui lui doivent allégeance en retour et les parents élèvent les enfants qui leur doivent respect et obéissance. Le culte des ancêtres occupe également une place importante et il est de coutume de se rendre sur leur tombe pour les commémorer au moins une fois par an, pour la Toussaint chinoise, la fête de Qingming.

Il met également l'accent sur l'atteinte de la société idéale en partageant le savoir. En effet, il est toujours possible d'apprendre quelque chose des autres, même si son statut est inférieur au notre. Il a donc dit « en marchant avec deux personnes, je trouve mon professeur parmi eux ». En plus de ne pas avoir honte de son ignorance face aux autres personnes, Confucius recommande de faire des études au même statut que tout le monde. Personne n'est privilégié et tout le monde doit travailler dur pour réussir dans l'éducation.
C'est pour cela qu'il préconise le système du keju, c'est-à-dire des examens impériaux. Ne jugeant personne par rapport à son rang, il est ainsi possible d'arriver au sommet de la bureaucratie en s'éduquant et devenant un lettré. Ce système d'élection des officiels chinois par des examens sur la pensée confucéenne fut officialisé en 605 de notre ère et perdura jusqu'à la fin des Qing, vers 1905. Mais, déjà chez les Han, au début de notre ère, ces examens étaient appliqués.
Sa doctrine prend ses origines dans la lecture de 5 textes sacrés écrits bien avant sa naissance : le Livre des Documents Historiques, le Livre des Odes, le Livre des Changements, le Livre des Rites et Cérémonies et le Livre des Annales des Printemps et Automnes.

Les principes dictés par Confucius n'ont pas été appliqués à l'époque de Confucius. Il fallu attendre le royaume des Han vers le Ier siècle av. J.-C. pour que sa doctrine soit reconnue officiellement. Une fois entrées dans l'esprit des populations, ces idées restèrent le pilier de la vie quotidienne et servirent de modèle de comportement dans la société jusqu'en 1912 (fin de l'Empire du Milieu) ! Au XIIème siècle, sous les Song, les Entretiens de Confucius devinrent le manuel de base pour l'éducation et sa doctrine était au centre des examens impériaux.

Taoïsme

Le fondateur du taoïsme, Laozi, est un personnage aux allures légendaires dont l'existence est souvent remise en question. D'après les écrits, il aurait vécu au VIème siècle av. J.-C. quelques années avant Confucius. Historien à la cour, il aurait finalement décidé de s'exiler devant la  décadence et les intrigues des nobles. Sur son chemin, un garde ne l'aurait laissé passé qu'en échange d'un peu d'enseignement. Laozi aurait alors rédigé le Daodejing (ou Tao-Te-King soit le livre de la voie et de la vertu), texte de seulement 5 000 caractères chinois qui fut ensuite à la base de toute la doctrine taoïste.

Le taoïsme est fondé sur l'union du Yin et du Yang, c'est-à-dire sur l'union des opposés pour atteindre l'harmonie. Ainsi, le ciel et la terre s'oppose, la vie et la mort également mais aussi tous les éléments de l'univers et de l'homme. Pour arriver à la paix et atteindre l'immortalité, qui est la quête de tout taoïste, il faut alors trouver le juste équilibre à l'aide du « qi », la force intérieure. Il faut donc suivre le « tao », la Voie, pour arriver à la totalité absolue, l'harmonie parfaite entre l'homme et la nature. La règle principale est de se laisser aller sans réfléchir et de ne pas aller à l'encontre des flux de manière à atteindre l'équilibre. En effet, il faut suivre l'exemple de la nature qui suit son cours sans forcer les éléments. C'est en étant passif et n'essayant pas d'imposer ses règles que l'on peut finalement atteindre la Voie.
Une fois cet état de passivité atteint où l'on n'a plus d'idées préconçues et d'opinions, alors on peut enfin accéder à l'immortalité ; on est entièrement disponible et est emporté par la Voie telle une feuille morte dans la nature.

Bien que le confucianisme et le taoïsme soient deux doctrines très présentes en Chine, elles sont contradictoires en de nombreux points. Déjà dans les Entretiens de Confucius, les confucianistes sont considérés comme des hommes cherchant à améliorer la société alors que les taoïstes sont décrits comme des hommes qui pensent qu'il est impossible d'améliorer la société et que cette dernière empêche la nature de s'exprimer librement.

De cette doctrine a découlé plusieurs courants. On retrouve un taoïsme philosophique aux formes mystiques et pacifiques pour atteindre l'harmonie. De même, un taoïsme religieux populaire est apparu avec des divinités et des démons tels que les célèbres Huit Immortels de la mythologie chinoise.
Les idées taoïstes sont à l'origine de bien des découvertes scientifiques telles que la poudre à canon ainsi que de la médecine chinois traditionnelle, du tai-chi ou encore du Feng shui.

Voici la liste des monastères des quatre montagnes sacrées du taoïsme en Chine qu'il est possible de visiter avec nos circuits :

  • Mont Longhu à Jiangxi (mont du tigre et du dragon)
  • Mont Qingcheng à Chengdu
  • Mont Qiyun dans l'Anhui
  • Mont Wudang au Hubei (à l'origine du Tai-chi et du Kung-fu de Wudang)

 

Bouddhisme

Le bouddhisme fit son apparition en Inde au Vème siècle av. J.-C. mais il fallu attendre le Ier siècle, sous la dynastie des Han, pour qu'il pénètre la Chine par la Route de la Soie. Pour s'intégrer dans ce pays aux us et coutumes et aux croyances différentes, le bouddhisme va alors tenir compte des modes de pensée et des traditions chinoises et ainsi être assimiler en souplesse. Au lieu d'essayer d'imposer la pensée indienne, le bouddhisme s'est tout simplement adapté aux croyances déjà présentes pour créer une nouvelle religion et philosophie.
C'est le bouddhisme Mahayana ou Grand Véhicule qui s'est développée en Chine. Cette forme du bouddhisme ouvre les portes du nirvana à quiconque a cherché tout au long de sa vie à l'atteindre. Les fidèles passent ainsi leur vie à essayer d'atteindre les mérites tels les bodhisattvas. Les arhats sont les disciples de Bouddha qui, de part leur dévouement, accèdent au nirvana à leur mort, c'est-à-dire à la délivrance de la souffrance.
Cette religion pris une ampleur considérable dès le IIIème siècle. A l'époque des Sui et des Tang, le bouddhisme est grandement sinisé et assimile même des éléments du confucianisme et du taoïsme. En comblant les manques des doctrines confucéennes et taoïstes et en enrichissant la civilisation chinoise, le bouddhisme est dès lors la principale religion de Chine.
Plusieurs écoles ont fait leur apparition au cours des siècles. Ainsi, on retrouve les écoles Tiantai, Huayan (ou Avatamsaka), Jingtu  (de la Terre pure), Faxiang, Zen et Tantrique. Chacune offre un enseignement commun avec certains éléments distinctifs.

Tout comme en Chine, le bouddhisme s'est répandu jusqu'au Tibet vers le VIIème siècle. Il s'est alors vite intégré dans la culture locale en assimilant la croyance locale Bön. Présent à la cour tibétaine, le bouddhisme tibétain pris une grande importance mais ce n'est que sous la dynastie chinoise mongole du XVIème siècle qu'il prend son apparence actuelle avec l'instauration du Dalaï-lama, chef spirituel du Tibet.
Dans le bouddhisme tibétain, plusieurs écoles sont également présentes. La plus connue est celle des Bonnets Jaunes, à laquelle appartient le Dalaï-lama. Mais on retrouve également les Bonnets Rouges et les Kagyu (secte de la Transmission orale).

Voici une liste des monastères ou temples bouddhistes célèbres en Chine qu'il est possible de visiter avec nos circuits :

Les monastères des quatre montagnes sacrées du bouddhisme :

  1. Mont Wutai au Shanxi
  2. Mont Putuo au Zhejiang
  3. Mont Emei au Sichuan
  4. Mont Jiuhua dans l'Anhui


Les célèbres temples de l'ethnie Han (courant du Grand Véhicule) :

Au nord :

  • Temple Fayuan à Pékin (1er temple de Pékin, siège des Collège et Bibliothèque bouddhistes de Chine)
  • Temple Shuanglin à Pingyao
  • Temple Shanhua à Datong
  • Temple Xuankong à Hengyuan (monastère suspendu)
  • Temple Xibei Fogong à Yingxian (plus grande et plus ancienne pagode en bois au monde)
  • Temple Binglingsi à Linxia (grottes des mille bouddhas)
  • Temple Dafou et Temple de Matisi à Zhangye (grand bouddha ; grottes)
  • Temple Dacien à Xi'an (Grande pagode de l'oie sauvage)
  • Temple Shaolin et Temple Baima à Luoyang (1er temple Zen, à l'origine du Kung-fu ; cheval blanc, 1er temple bouddhiste en Chine)


Au sud :

  • Temple Linggu à Nankin
  • Temple Hanshan à Suzhou
  • Temple Yufou et Temple Jing'an à Shanghai (bouddha de jade)
  • Temple Lingyin et Temple Jingci à Hangzhou (grotte du pic venu en volant)
  • Temple Tiantong et Temple du roi Ashoka à Ningbo
  • Temple Dafou à Leshan (bouddha géant, plus grande statue du bouddha au monde)
  • Tempe Yuantong à Kunming (trois pagodes)


Les six monastères plus importants du bouddhisme tibétain de la secte des Bonnets Jaunes :


Autres monastères lamaïstes :

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