En Chine, on compte trois grandes inventions hydrauliques : le Grand Canal reliant Pékin à Hangzhou, le système d'irrigation de Dujiangyan et celui des Puits Karez de Turpan, au Xinjiang.
Créé vers 100 avant J.-C., ce système reprit des régions d'Asie Centrale a longtemps alimenté la ville de Turpan et sa région en eau. Au milieu du désert du Taklamakan, il est difficile de survivre sans eau et une ville de la taille de Turpan avait de gros besoins. Elle devait en effet offrir de l'eau pour les habitants mais aussi la culture des terres et les commerçants passant sur la Route de la Soie. Pour se faire, le système des Karez (qui vient de l'ouïgour pour dire puits) a été mis en place.
A l'époque, les tunnels pour faire venir l'eau des glaciers et des nappes phréatiques étaient creusés à la main. Il fallait donc des mois voir des années pour finir un seul tunnel. Grâce à la situation de la ville en dessous du niveau de la mer, il était facile pour les eaux d'arriver jusqu'à Turpan ; la gravité s'occupait de tout. Situés en sous-sol, ces tunnels permettaient de préserver l'eau de l'évaporation et avec un système de puits Karez et de barrages, d'accumuler l'eau à certains endroits.
Les Puits Karez sont restés le principal moyen d'approvisionnement en eau jusqu'aux années 1950 à Turpan. Ensuite, des constructions de canaux et des puits en béton furent aménagés pour fournir la plupart des besoins en eau de la ville et des cultures. Ainsi, sur les 5 000 km de Karez qui existaient autrefois, seule une petite partie reste encore utilisée aujourd'hui.
A Turpan (ou Turfan), un musée des Karez est aujourd'hui dédié à ce système ingénieux. Lors de la visite, toutes les informations sont fournies sur l'histoire des Puits Karez et les techniques d'utilisation. Des photos et des maquettes permettent de se représenter un Karez tel qu'il était avant l'aménagement des nouveaux procédés.
La visite inclus également de descendre dans un Puits Karez plus récent et de se rendre compte par soi-même du système.