Traités inégaux et Guerres de l'Opium

Bien des choses ont changé depuis la Chine impériale. Sans la présence des étrangers en Chine, qui sait, un empereur pourrait encore régner aujourd'hui sur le pays. Pour comprendre les traités inégaux signés par la Chine entre 1839 et 1864, il faut remonter légèrement dans l'histoire chinoise, au temps des guerres de l'opium.

Première Guerre de l'Opium

Sous la dynastie Qing, la Chine est prospère ; sa population vit des récoltes et du commerce sans encombre. Peu ouverte sur l'étranger, la Chine exporte ses thés, ses soies et ses porcelaines et sans porter beaucoup d'intérêt aux importations. Un seul port est alors ouvert au commerce (Canton), et ce, de manière très contrôlée. Les commerçants étrangers ont pendant longtemps accepté ce procédé sans avoir d'autres choix que de payer le prix fort sans contre parties. Ils profitaient de la corruption de certains fonctionnaires pour faire le commerce illégal de l'opium.
A la découverte de ce trafic qui nuisait à l'image du pouvoir et à l'économie du pays, l'empereur fit brûler publiquement une immense cargaison d'opium, ce qui déclencha la 1ère Guerre de l'Opium en 1839. Il fallut 4 ans aux britanniques pour prendre possession de divers ports et obtenir la défaite chinoise. A la suite de celle-ci fut signé le premier des traités qualifiés plus tard d'inégaux : le Traité de Nankin.

Traité de Nankin

Le 29 août 1842, la Guerre de l'Opium se termine et la Chine et la Grande-Bretagne signent le Traité de Nankin. Ce traité forcé entraîne l'ouverture du pays sur l'extérieur et a sans aucun doute influencé l'histoire politique de Chine.
De par ce traité, la Chine est obligée d'ouvrir 5 ports au libre commerce international. En plus de Canton qui était déjà ouvert, Shanghai, Ningbo, Fuzhou et Xiamen (Amoy) sont donc témoins de l'arrivée des étrangers sur le territoire chinois. Les prix des produits exportés ne sont plus fixés par la seule compagnie chinoise (Co-Hong) et les tarifs douaniers sont limités à 5%.
Comme si ce n'était pas suffisant, Hong Kong est cédé à la Grande-Bretagne pour une durée de 100 ans et des concessions sont implantées dans les ports ouverts au libre commerce. Des quartiers entiers étaient alors créé dans un style occidental et les règles de vie étaient les mêmes que dans le pays d'origine. Ainsi, même la police chinoise n'avait son mot à dire.
Les autres nations occidentales profitèrent de la brèche pour s'y engouffrer et utiliser la faiblesse chinoise à leur avantage en créant d'autres traités du même type (traité de Huangpu et Wanghia par exemple).

Seconde Guerre de l'Opium

Lors de la signature du Traité de Nankin par les Britanniques puis des traités de Huangpu et Wanghia, les puissances occidentales oublièrent d'inclure un point important qui leur posa problème plus tard : le commerce de l'opium n'était toujours pas autorisé. Ils continuèrent donc à faire le commerce illégal en Chine au détriment des remarques impériales.
Malgré l'ouverture des ports au libre commerce, ce dernier n'allait toujours pas assez vite. Il faut dire que le système chinois et occidental n'était pas le même. Alors que roi gouverne les commerçants en Occident, les fonctionnaires locaux chinois ont beaucoup plus de liberté. Les traités n'étant pas à l'avantage des Chinois, les fonctionnaires prenaient autant de temps que possible à répondre aux requêtes occidentales.
Perdant patience, les Français et Américains demandèrent la révision de leur traité et les Britanniques suivirent de prêt en 1854. L'empereur rejetant leurs demandes, les Britanniques et Français s'unirent pour forcer le passage jusqu'à Pékin, alors capitale de l'Empire du Milieu.
En juin 1858, ils arrivèrent à prendre Tianjin, non loin de Pékin. Le Traité de Tianjin fut conclu mais jamais ratifié par les Chinois. Ce traité exigeait effectivement l'ouverture de onze nouveaux ports, l'ouverture des régions intérieures aux étrangers et bien d'autres choses. Les Britanniques perdant patience quant à la ratification du traité, ils forcèrent alors le passage vers Pékin et la cour impériale avec les Français. A leur arrivée aux portes de Pékin, l'empereur s'était déjà réfugié à Chengde.
Pour se venger de la non ratification du traité et des quelques incidents s'étant présentés à leur commerçants et navires, les puissances occidentales saccagèrent et pillèrent l'Ancien Palais d'été et le Palais d'été, situés légèrement en retrait de la ville.
Les puissances étrangères obtinrent finalement la ratification du traité de Tianjin par le frère de l'empereur resté à Pékin. La convention de Pékin suivit peu après pour que la Chine reconnaisse officiellement la validité du traité de Tianjin mais aussi pour ouvrir d'autres ports au commerce et imposer la liberté de culte en Chine afin que les missionnaires occidentaux créent des églises. L'esclavage ayant été récemment affranchi, la convention donne même droit aux puissances britanniques de recruter de la main d'œuvre chinoise pour travailler dans les mines et les plantations.

Conséquence des Traités inégaux

En cette période de faiblesse chinoise, les puissances étrangères ont énormément profité de leur position. La Chine, pays perdant, a été forcée de payer une grande indemnité auprès des différentes puissances. Le commerce s'est largement libéralisé, mais cela inclut l'opium qui est enfin légalisé. Le christianisme arrive en Chine et de nombreuses églises sont créées. La Chine perd également de nombreux territoires, les concessions et Hong Kong, mais aussi une grande partie nordique au profit de la Russie.
Cependant, après ces évènements catastrophiques, l'empereur (ou plutôt l'impératrice Cixi) prend enfin conscience de la nécessité de développement. La Chine s'ouvre donc plus volontairement sur le monde et profite de la présence étrangère pour s'industrialiser et se moderniser. 

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