Le cloisonné

Le cloisonné est un art venu d'Arabie vers le XIIIème siècle mais dont l'Empire du Milieu s'est approprié le style pour en faire un art chinois à part entière. Cet art complexe offre un ravissement pour les yeux et les deux milles artisans de la fabrique de cloisonnés de Pékin produisent encore aujourd'hui des œuvres impressionnantes.

Une technique moyenâgeuse 

Sous la dynastie des Yuan, la province du Yunnan était influencée par les lois islamiques. C'est à cette époque que les premières traces de la technique du cloisonné apparurent. Ce sont en effet les Arabes qui introduisirent les premiers objets en émail à l'époque.

Les Chinois se prirent vite d'intérêt pour cet art artisanal raffiné et, dès l'empereur Yongle des Ming, ils commencent à fabriquer leurs propres objets en émail.
Mais le véritable lancement du cloisonné date de l'empereur suivant, Jingtai et concernait principalement l'émaillement en bleu. C'est d'ailleurs pour cela que le cloisonné de l'époque était appelé Jingtai lan, soit le bleu de Jingtai. Leur splendeur flamboyante étant considérée comme appropriée à la fonction des lieux sacrés, les cloisonnés étaient au départ destinés aux temples et palais.

Une technique très complexe en plus de 30 étapes permet de créer des vases, des bijoux, des boîtes, des ustensiles pratiques et tout autre objet de décoration. Chaque objet, que l'on peut également appeler cloisonné, résulte de la soudure de cloisons en émail sur une structure de cuivre ou de bronze le plus généralement.
En effet, le cuivre ou le bronze est tout d'abord façonné à l'image de l'objet que l'on souhaite obtenir. Ensuite, des fils de cuivre, aussi fins que des cheveux et colorés, sont placés sur les parois pour former les différents motifs. Il faut alors émailler l'œuvre avant de la cuire plusieurs fois. Une fois sorti du four, l'objet est poli et doré avant d'être enfin prêt à l'usage.

Spécialité de Pékin 

Bien que l'émail fît ses premières apparitions au Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, c'est à Pékin, capitale des Ming, que la technique du cloisonné se développa. Il fallut d'ailleurs attendre le passage à la République Populaire de Chine pour que les techniques s'améliorent grandement et que différentes couleurs soient découvertes.
En effet, avant 1949, seule une dizaine de couleurs était maîtrisée dans la fabrication du cloisonné, dont le célèbre bleu de Jingtai. Aujourd'hui ce sont plus de 40 couleurs qui peuvent être utilisées dans la fabrique de cloisonnés de Pékin pour produire des œuvres flamboyantes.

Située sur le chemin du retour des sections Badaling et Mutianyu de la Grande Muraille, la fabrique est une étape obligatoire avant de visiter les tombeaux des Ming. Certains des deux milles artisans de la fabrique font une démonstration de la technique de cloisonnés. Ensuite, un musée-magasin offre des œuvres remarquables et impressionnantes par leurs couleurs et leur minutie. 

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