Nouvel An Tibétain / Losar

Le peuple tibétain célèbre de nombreux festivals au cours de l'année. Mais, s'il y en a bien un à retenir, c'est le Nouvel An Tibétain, également appelé Losar. Tout comme le Nouvel An Chinois (ou Fête du Printemps) pour les Han, le Nouvel An Tibétain est un moment de festivités et renouveau.


 

Apparition du Losar

Avant même l'apparition du bouddhisme au Tibet, les tibétains organisaient déjà un festival pour vénérer les esprits et les divinités locales. C'était à l'époque de la religion bön et le festival avait lieu en hiver.
Avec l'implantation du bouddhisme, cette fête annuelle est devenue plus fréquentée des agriculteurs et avait lieu au moment de la floraison des abricotiers.
Avec la création du calendrier lunaire, cette fête est tout simplement devenue le festival du Losar.

Date du Nouvel An Tibétain

Les bouddhistes ne se basant pas sur le calendrier grégorien, il faut regarder le calendrier lunaire tibétain pour s'y retrouver. Ce dernier est encore différent du calendrier lunaire utilisé dans le reste de la Chine. Cela explique donc qu'il y ait souvent une différence d'un jour, voire d'un mois entre le Losar et la Fête du Printemps.
Le calendrier lunaire tibétain peut compter 12 ou 13 mois suivant l'année ! L'an 2020 de notre calendrier grégorien représente l'année 2147 du calendrier lunaire tibétain, sous le signe de la souris mâle de métal.

Des célébrations étalées dans le temps

Tout comme la Fête du Printemps, les festivités du Losar ne durent pas qu'une journée.
Déjà un mois à l'avance, les familles bouddhistes tibétaines commencent à faire un grand nettoyage de printemps, notamment dans la cuisine, pièce principale du foyer. Des plats traditionnels servis pour le festival sont préparés et de nouveaux habits sont fabriqués ou achetés afin d'être portés au moment de la nouvelle année.
Les maisons sont peu à peu décorées, de même que les monastères. On retrouve principalement les huit symboles de bon augure (le parasol, deux poissons dorés, la coquille de conque, le lotus, la bannière de la victoire, le vase, la roue du Dharma et le nœud éternel).
C'est à l'approche du Jour J que tout commence à se préciser. En voici le détail jour par jour :

  1. 29 décembre, soit 2 jours avant le premier jour de la nouvelle année : le Premier Gutor

Les derniers préparatifs sont réalisés pour le grand jour.
Toute la famille se retrouve pour réaliser et manger les Guthuk, des petits raviolis qui seront ensuite cuit dans la soupe. Cette spécialité tibétaine contient généralement de la viande, du riz, de la patate douce, des céréales, du fromage de yak, des graines, du poivron, du vermicelle ou encore des radis. Mais, les ingrédients peuvent parfois variés car certains ont un sens. Ainsi, une personne qui tombe sur un piment est censée parler avec dureté alors qu'elle est chanceuse si elle tombe sur du sel ou du riz.
Le soir, des torches sont créées à l'aide de paille, de tsampa ou de pétards. Ces torches sont ensuite allumées pour effrayer les mauvais esprits et les fantômes. Mais c'est toute une cérémonie qui a alors lieu : des personnes partent devant avec des bols remplis de « nourriture » pour les fantômes ; elles sont suivies par le reste de la troupe, torche à la main, criant et courant pour se débarrasser des mauvais esprits ; arrivés à un croisement, un grand feu de camp est alors créé à partir de toutes les torches et les bols de nourriture y sont jetés.
Cette cérémonie est très importante pour les Tibétains. En effet, afin de pouvoir accueillir la nouvelle année sous le bon signe, il est important de chasser les démons qui nous ont accompagnés durant l'année passée !

  1. 28 décembre, soit 1 jour avant le premier jour de la nouvelle année : le Deuxième Gutor

Un nouveau jour de nettoyage attend les Tibétains lors du deuxième Gutor. C'est cette fois-ci le tombeau ou l'autel familial qui est remis à neuf. Certains vont même jusqu'à blanchir les murs de leur cour.
C'est également aujourd'hui que le « Rideau parfumé » (objet sacré dans un cadre) est changé.
La famille se rend aussi dans un monastère local pour prier ou faire un don.

  1. Premier jour de la nouvelle année : le Lama Losar

Lors du Lama Losar, la matriarche se lève aux aurores pour aller chercher « la première eau de l'année. Toutes les femmes se retrouvent donc aux ruisseaux ou aux puits pour récupérer de l'eau. Elles rentrent ensuite chez elles et préparent avec cette eau le thé mais aussi d'autres plats traditionnels.  
Lama Losar est un peu comme notre Noël occidental. C'est un jour de réunion familiale. On dine ensemble, on partage des plats typiques et on boit de l'alcool (le Chang). On se rend sur l'autel familial pour déposer des offrandes. Les plus jeunes se retrouvent également à laver les pieds des aînés.

Dans les monastères, des offrandes sont données et des cérémonies sont organisées. Quelques danses sacrées sont réalisées de même que des débats sur la philosophie bouddhiste.

  1. Deuxième jour de la nouvelle année : le Losar du Roi

Autrefois, cette journée était l'occasion pour le roi d'offrir quelques cadeaux lors de festivités publiques. Aujourd'hui, le Losar du Roi est une journée consacrée aux échanges des vœux avec les voisins et les proches. Le Tashi Delek est la formule la plus utilisée. Les hôtes offrent alors du Qemar et tout le monde reste pour discuter tranquillement.

Dans les monastères, les artistes folks s'en donnent à cœur joie. Ils accomplissent la « danse Vbrasdkar ». Cela consiste danser et chanter tout en portant un masque blanc et un bâton en bois. Beaucoup pensent qu'en assistant, voire participant, aux danses, ils recevront bonne fortune pendant l'année à venir.

  1. Les quinze jours qui suivent : les célébrations dans toute la région

A partir d'aujourd'hui, les bouddhistes tibétains se rassemblent dans les monastères et autres lieux sacrés pour continuer les célébrations du Nouvel An Tibétain, et cela peut s'étaler sur quinze jours !
Le troisième jour de l'année, c'est surtout l'occasion de célébrer Weisang ; des branches de pins, de cyprès et d'autres arbres sont brûlées en offrandes aux dieux.
La famille choisi une date afin de remplacer les drapeaux de prières pour obtenir la bénédiction du dieu de la montagne et de la rivière. Ces drapeaux de 5 couleurs différentes sont censés apporter la paix, la compassion, la sagesse et la force aux membres de la famille. Lors de cet évènement familial important, tout le monde revêt ses plus beaux habits et de nouvelles offrandes sont préparées. Ils montent ensuite au sommet de leur maison pour replacer les drapeaux dans un ordre bien précis : bleu (le ciel), blanc (les nuages), rouge (la flamme), vert (l'eau) et jaune (la terre).

Divers festivals sont organisés au cours des 15 jours qui suivent Loma Losar. Des courses de chevaux, de la lutte et bien d'autres activités sont alors proposées.
Le Chunga Choepa est peut-être le plus joli de tous. C'est le festival des lampes à beurre. De somptueuses  sculptures en beurre de yak, artéfacts sacrés tibétains, sont exposées dans les monastères et les moines accomplissent des rituels purificateurs.

Un point sur la météo lors du Nouvel An Tibétain

De manière générale, le Nouvel An Tibétain tombe à la même saison que celui chinois qui célèbre l'arrivée du Printemps. On est donc encore dans l'hiver, voire à la sortie de celui-ci.
Que vous participiez aux festivités au Tibet ou dans les régions tibétaines voisines, comme Aba, il fera relativement frais, voir froid. Les températures seront négatives la nuit.
Il faut donc prévoir des habits bien chauds, le mieux étant de privilégier plusieurs épaisseurs. La nuit, les hôtels sont bien équipés donc vous serez à l'aise. Mais, si vous souhaitez sortir pour assister aux illuminations des sculptures de beurre de yak par exemple, il faudra prévoir de quoi rester au chaud.
Etant en haute altitude, il est primordial de prévoir une bonne protection solaire (crème, chapeau, lunettes,…), et ce, même si le festival de Losar tombe en plein mois de janvier ou février !

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