La soie

La soie, l'un des tissus les plus appréciés au monde pour son effet satiné et la sensation de fraîcheur qu'il procure, prend ses origines en Chine. Pendant très longtemps, les Chinois ont gardé secret les techniques de fabrication de ce tissu élégant et distingué. Et pour cause, son commerce via la fameuse Route de la Soie lui profitait bien !

Un secret bien gardé

D'après les sources et recherches effectuées, la soie aurait été découverte plus de 2 000 ans avant notre ère ! Sous le règne de l'Empereur Jaune, le peuple chinois possèderait déjà les techniques nécessaires pour cultiver le ver à soie et en extraire le tissu. Dès lors, ce tissu somptueux était chéri de la population et il constitua, jusqu'à la chute de l'empire, la base des habits à la cour.

Dès l'ouverture de la Route de la Soie, quelques siècles après le début de notre ère, ce tissu fit l'unanimité dans les échanges commerciaux ; c'est d'ailleurs pour cela que la route fut nommée après ce tissu ! Les autres peuples, très curieux de découvrir comment un tel tissu pouvait être obtenus ne se sont pas vu le secret révélé. La Chine conservait précieusement ce procédé qui lui rapportait des fortunes.
Ce serait une princesse promise à un prince d'Asie Centrale qui aurait divulgué le secret afin de pouvoir continuer à profiter des soieries une fois dans son nouveau pays. Elle aurait bien sur emporté avec elle un cocon afin de permettre la sériciculture à l'étranger.

Malgré la trahison de la princesse, la Chine continua à en faire bon commerce et elle reste encore aujourd'hui considérée comme le pays de la soie.

Muriers et vers à soie

Mais comment est-on arrivé à créer un tissu aussi exceptionnel ? Et bien, c'est grâce aux muriers et à l'élevage de vers à soie que la soie s'obtient.

La soie est en fait le fil issu du cocon du ver à soie. Le papillon de soie pond quelques 500 œufs en moins d'une semaine puis meurt. Après leur éclosion, les minuscules vers vont se nourrir abondamment des feuilles de murier avant de former leur cocon. C'est quelques jours plus tard que le travail commence.
Entre le huitième et le dixième jour, les cocons sont ramassés et la tige les fixant à l'arbre est enlevée. Ensuite, ils sont étouffés à plus de 70°C. Cela permet de tuer le ver sans pour autant endommager le cocon. A l'aide de paille de riz, l'extrémité du fil est trouvée et c'est alors un fil de 600 m à 1 000 m de longueur en moyenne qui est tiré d'un seul cocon ! Il peut parfois arriver qu'un seul cocon produise un fil de soie de 4000m !
Mais, ce fil est tellement fin que l'on regroupe généralement une dizaine d'entre eux pour n'en former plus qu'un. Il faut ainsi plus de 10kg de cocons pour produire seulement 1kg de soie ! De même, il faut plus de 100 cocons pour faire une simple cravate et jusqu'à 630 cocons pour un chemisier !

Une fois filée, la soie peut être teintée et ce, avant d'être tissée. Plusieurs techniques sont encore utilisées et il existe de nombreux endroits en Chine où les femmes se servent encore de métiers à tisser traditionnels.
La soie peut alors être tissée pour des habits ou des draps mais elle peut également servir à confectionner des couettes ou des oreillers. Après un très long travail pour assembler les fils de soie pour en faire une épaisseur bien moelleuse, on obtient l'un des cadeaux de mariage les plus prisés de Chine !

Lors de la visite d'une fabrique traditionnelle, comme à Suzhou ou Hangzhou, les procédés anciens sont respectés et montrés aux yeux du public. Depuis l'étouffement jusqu'à la réalisation d'habits et de couettes en passant par le filage et la teinture, tout est exécuté sur place. On prend alors conscience de la minutie et de la difficulté d'un tel travail. Mais que le résultat est beau !

Les légendes qui circulent

La soie ayant été découverte il y a plusieurs millénaires, les légendes qui circulent sont bien nombreuses. On sait déjà comment le secret aurait passé les frontières de l'Empire du Milieu. Mais connaissez-vous l'histoire de la découverte de la soie ?

Et bien, l'une des légendes les plus répandues raconte que l'épouse du mythique empereur Huangdi (l'Empereur Jaune) buvait tranquillement son thé sous un murier lorsque le cocon d'un ver à soie tomba dans sa tasse. Voulant l'enlever, le fil à soie s'accrocha à son ongle. En tirant dessus, elle découvrit alors un filament prodigieux non seulement pour sa texture douce mais aussi la dureté de son fil.

Une histoire plus plausible serait que la soie fut découverte par hasard par des femmes parties ramasser des fruits. Elles tombèrent sur les cocons et pensèrent avoir découvert un nouveau fruit. Quel ne fut pas leur étonnement lorsque, après moult efforts, elles découvrirent qu'un fil merveilleux se cachait à l'intérieur. En effet, le cocon étant trop dur, elles l'ébouillantèrent. Le cocon ne voulant toujours pas s'ouvrir, elles finirent par s'énerver et c'est en donnant des coups de bâton dessus qu'elles finirent par accrocher l'extrémité du fil et découvrirent la soie !

Bien d'autres légendes courent les rues mais ces dernières sont les plus répandues. Une histoire un peu plus farfelue voudrait qu'un cheval ayant le don du langage ait sauvé un homme en échange de la main de sa fille. Une fois rentré chez lui, le père refusa cette union et tua le cheval. Comme par enchantement, le cheval reprit vie et s'envola avec sa dulcinée. En se posant sous un murier, la jeune fille fut alors transformée en ver à soie et crache, depuis lors, des fils de soie…

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