Route de la Soie maritime

La Route de la Soie maritime a été un moyen de commercer avec le reste de l'Asie et du monde pendant de nombreux millénaires. Encore aujourd'hui, cette route mythique est remise au goût du jour grâce au projet « une ceinture, une route ».

Des échanges avec la Corée et le Japon

C'est sous la dynastie Zhou, plus de 1000 ans avant J.-C. que les échanges maritimes sont apparus en Chine. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui la Route de la Soie de la Mer de Chine orientale. A l'époque, les Chinois ont envoyé en Corée et au Japon des spécialistes pour enseigner les secrets de la sériciculture aux populations locales. La Chine conservait précieusement les cocons mais partageait avec ces deux pays les techniques d'élevage, de bobinage et de tissage.
Au fil des siècles, le commerce des soieries reste très important dans cette partie de la Mer de Chine. Sous la dynastie Qin (-221), les vers à soie sont introduits en Corée ; sous les Sui et Tang (581-907), les soieries de Damas bleu sont exportées ; à partir de la dynastie Tang, un département océanique de négoce est créé ; sous les Yuan (1279-1368), bureau des échanges commerciaux (Shibosi) est installé dans les grands ports chinois de la côte est. Autant dire que le commerce de la soie est pérenne, à tel point que cela en devient un produit de la vie courante pour les coréens et les japonais.  

Route de la Soie méridionale

Bien que la Route de la Soie de la Mer de Chine orientale ait profité à la Chine, c'est surtout la Route de la Soie de la Mer de Chine méridionale qui permit au pays de s'ouvrir sur le reste du monde.
Déjà sous les dynasties Qin et Han (-221-8), les échanges avec le reste du monde se développent peu à peu. En 330, le port de Canton brille sur la scène internationale. Jusqu'à la fin de la dynastie Song, il ne cesse de s'accroitre et devient le plus vaste port d'Orient, ainsi que le plus renommé. C'est à cette époque que la Route de la Soie maritime traverse la Mer de Chine méridionale, l'océan Indien et le golfe persique ! On est à l'apogée de la Route maritime de la Soie qui est alors la plus célèbre voie de transport commercial (pour remplacer la Route de la Soie terrestre peu à peu laissée à l'abandon à la chute de la dynastie Yuan). Sous les Tang et les Song, les avancées technologiques dans le domaine naval sont telles que la Chine domine de loin les voies de navigation. Les vraquiers chinois pouvaient accueillir 500 personnes à bord et utilisaient des techniques, telles que celle des cloisons hermétiques, 250 ans avant les Européens !
A la fin de la dynastie Song (1279), Canton et Hepu perdent quelque peu en importance (Canton reste le 2ème plus grand port de Chine) et sont supplantés par le port de Quanzhou. Quanzhou devient alors le plus vaste du monde avec Alexandrie (Egypte) ! C'est alors l'époque des grandes explorations maritimes. On retiendra principalement celles du fameux amiral chinois Zheng He qui partit en Asie du Sud-Est mais aussi en Afrique de l'Est, dans l'Océan Indien, dans le golfe persique et même en Mer Rouge ! Ces grandes explorations ne sont pas uniquement à visée commerciale. La Chine avait également des intérêts politiques en jeu.
Quelques temps après l'instauration de la dynastie Ming (1368-1644), la Chine se replie sur elle-même et le commerce sur la Route de la Soie maritime perd peu à peu de son importance. Pendant une longue période, la Chine restreint ses contacts avec l'extérieur, les étrangers cherchant à imposer leur commerce. Seul le port de Canton reste alors ouvert au commerce international mais de façon très contrôlée. Eclatent alors les Guerres de l'Opium desquelles découlent les Traités inégaux. Il fallut attendre l'arrivée de Xi Jingping avec son projet « une ceinture une route » pour que la Route maritime de la Soie refasse surface (de même que la Route de la Soie terrestre).  

Un commerce mondial qui profite à tous

Il n'en est pas moins que la Chine a largement profité du réseau de la Route de la Soie maritime pour développer ses échanges commerciaux et politiques. Pendant toute cette période, la Chine a fait plus d'exportations que d'importations. Elle exportait principalement du thé, de la soie, des porcelaines mais aussi du coton, des laques, du cuivre, des livres, du papier,… Ces maigres importations concernaient des produits de luxe tels que les métaux et pierres précieuses ainsi que les épices et l'ivoire. 

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