L'opéra

Bien que l'Opéra de Pékin soit connu mondialement, ce n'est pas l'unique style d'opéra que l'on trouve en Chine. Le pays est tellement grand et possède tant d'ethnies et de variété de dialectes que chaque région possède un ou plusieurs opéras différents. On dénombrerait en effet 360 opéras locaux sur l'ensemble du territoire chinois !

Certains aspects peuvent parfois être communs mais chaque endroit ajoute sa petite touche pour s'approprier l'opéra, que ce soit par la musique, les costumes, les thèmes abordés, les actions réalisées ou tout simplement les maquillages et personnages !
De manière générale, les opéras chinois reprennent une histoire ou une légende du passé du pays ou de la région. Certains opéras locaux se concentrent sur certaines périodes, comme l'Opéra du Sichuan dont on dit qu'il regroupe « 3000 histoires des Tang, 800 contes des Song, et une infinité d'anecdotes des Trois Royaumes ».
Ce qui fait la spécificité de l'opéra en Chine, ce sont les maquillages, qui représentent généralement le caractère bon ou mauvais du personnage, les costumes souvent très sophistiqués, la musique et les chants traditionnels mais aussi les jeux de combats et les acrobaties qui apportent du dynamisme au spectacle. Certains opéras sont plus poétiques, d'autres sont plus comiques, mais ils ont tous pour objectif commun de divertir le public.

L'Opéra de Pékin

L'opéra de Pékin est un mélange de théâtre et d'opéra aux couleurs chinoises. Les sonorités, les costumes, les acrobaties, le jeu des acteurs, tout est différent de notre opéra et pourtant si exceptionnel. Cet art traditionnel chinois issu de l'Opéra de l'Anhui et du Hubei est vite devenu au XIXème siècle l'opéra le plus apprécié à la cour impériale. Représentatif des traditions et de la culture chinoise, l'Opéra de Pékin a même été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Un opéra issu d'opéras : Pourquoi l'Opéra de Pékin est-il si connu à l'étranger ? Ce n'est ni l'unique opéra chinois, ni le plus ancien, et pourtant tout le monde veut découvrir l'Opéra de Pékin. Cet opéra est en réalité le résultat d'un mélange entre l'opéra de l'Anhui et du Hubei. 
Les opéras locaux étaient très appréciés de l'empereur Qianlong. A tel point qu'il fit venir des troupes pour son 80ème anniversaire, en 1790. Quatre troupes d'opéra de l'Anhui, opéra vigoureux et plein de fraîcheur, en profitèrent pour s'installer à Pékin et prirent peu à peu l'ascendant sur l'opéra classique Kunqu, en vogue à l'époque. Quelques années plus tard, une troupe du Hubei arriva à Pékin et les acteurs de ces deux opéras se retrouvèrent souvent sur scène. Ils s'associèrent alors et ce nouvel Opéra de Pékin se développa peu à peu en gardant les meilleures techniques des deux opéras locaux.

Un opéra pas que le nôtre : En occident, un opéra est composé principalement de chants. Tout le jeu des acteurs, les costumes, les décors restent secondaires. Dans l'Opéra de Pékin le chant est une composante comme une autre du spectacle. Il a la même importance que la musique, le jeu des acteurs, les costumes,…
Ainsi, lorsque vous assistez à une représentation, peu importe que vous compreniez le chant, les personnages vêtus de costumes flamboyants et le visage entièrement maquillé, vous aident à vous plonger dans le récit de leur légende. Les acrobaties ont une part importante dans le spectacle qui retrace souvent l'histoire de héros épiques réalisant des exploits guerriers.
Il existe principalement trois types d'opéras. Il y a la méthode de Stanislavski, le théâtre épique et l'opéra de Pékin. L'opéra Turandot par exemple, est un mélange d'opéra européen et de l'Opéra de Pékin. Si vous voulez comprendre un peu mieux l'opéra de Pékin, vous pouvez regarder le film « Adieu ma concubine » qui reçu la palme d'or au Festival de Cannes.

Pas de femmes à l'Opéra de Pékin : L'Opéra de Pékin traditionnel était réservé uniquement aux hommes. Ces derniers devaient donc s'exercer à chanter et agir telle qu'une femme. D'autres opéras au contraire, comme l'Opéra Yue n'autorisaient que les femmes à monter sur scène.

Un opéra récompensé : L'Opéra de Pékin connait un tel intérêt qu'il a été classé en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. C'est aujourd'hui devenu l'Opéra de la capitale chinoise.
Dans la culture occidentale, on peut se faire une idée de l'opéra de Pékin à travers le film « Adieu ma concubine » qui adapte l'une de ses œuvres.
Cet opéra typique est donc un spectacle surprenant pour les sens. On en voit plein les yeux mais il faut se préparer à sentir ses poils se hérisser aux sonorités parfois discordantes produites par les acteurs et leurs instruments.

L'Opéra Yue

L'Opéra Yue fait parti des cinq plus grands opéras locaux de Chine ; certains le considèrent même comme étant le deuxième opéra national derrière l'Opéra de Pékin. Egalement appelé opéra de Shaoxing, il prend ses origines dans la province côtière du Zhejiang. Ne datant que du début du siècle dernier, l'opéra de Shaoxing a vite pris de l'ampleur dans la province mais aussi dans les provinces voisines et la ville de Shanghai.

Il aurait fait son apparition chez les paysans pour qu'ils se distraient après le travail dans les champs. Certains de ces travailleurs illettrés se passionnèrent pour ces contes chantés mais ils ne pouvaient rivaliser avec les chanteurs lettrés des villes développées. On rapporte alors la date de création de l'opéra Yue à 1906, lorsque les paysans ajoutèrent un jeu d'acteur à leurs contes et se représentèrent à Shengzhou, un petit village du Zhejiang.
A peine 10 ans plus tard, l'Opéra Yue est introduit à Shanghai. Au départ uniquement masculin, les actrices féminines prennent part aux représentations dès les années 1920 et ont finalement le dessus en 1940 ; l'opéra Yue devient alors exclusivement réservé aux actrices féminines.

Avec son air mélodieux et son style doux et élégant, cet opéra est souvent associé à des thèmes mélancoliques voire tragiques. Se distinguant par la finesse du jeu des actrices et la volupté de leur chant, l'opéra Yue est très apprécié du public féminin. Mais, pour garder l'attention de ces messieurs, il mélange les histoires dramatiques à des scènes de combats passionnées.
Allant avec l'évolution de la société, les troupes de l'opéra Yue proposent des pièces sur des thèmes anciens mais aussi d'autres aux sujets plus modernes. On retrouve par exemple une adaptation du célèbre roman « Rêve dans le pavillon rouge ». 

Laissez-nous un message, nous vous répondrons rapidement

Haut de page